La dépression : quels sont les signes ?

La dépression : quels sont les signes ?

Définition :

Dépression est terme utilisé depuis le 19e siècle. Avant cela, seules les formes de dépression sévères et invalidantes faisaient référence au champs de la médecine. Pour les formes moins graves, on utilisait des termes encore communs aujourd’hui : spleen, blues, cafard...

Le tableau clinique de la dépression regroupe divers symptômes, dont une humeur triste, une perte d’élan, une perte ou un gain d’appétit/de poids, des insomnies ou une hypersomnie, une agitation ou un ralentissement psychomoteur, de la fatigue, une baisse de l’estime de soi, des troubles attentionnels, des pensées de mort. Pour être déclaré dépressif il faut avoir au moins 5 de ces symptômes et au moins l’un de deux premiers. Parfois, la dépression est masquée, sans tristesse exprimée : irritabilité, sentiment de ne pas pouvoir faire les choses correctement, baisse (ou perte) de l’estime de soi, culpabilité et perte d’intérêt, peuvent être des symptômes évocateurs. Une des principales plaintes est la fatigue et les douleurs diverses.

Les symptômes en détail

L’idéation dépressive

Chez le sujet déprimé, ce qui est central, c’est la dévalorisation, la dépréciation, la baisse de l’estime de soi.

Bien souvent, le sujet se sent incapable, insuffisant, voire même indigne. Cela va être le siège de nombreuses distorsions de pensée (amplifier les erreurs, minimiser les réussites). Le sujet va donc se focaliser sur ses erreurs et réinterpréter sa vision de sa vie de manière négative. Cette vision pessimiste va entraîner une perte d’espoir. Le patient donne souvent des sensations d’avenir bouché, qui concernent également sa dépression (je ne pourrai jamais guérir, c’est sans espoir.). Des formes encore plus graves de la dépression vont entraîner des idées pessimistes en dehors de toute proportion (sentiment d’indignité, d’incurabilité).

Les idées de mort et de suicide

Au niveau de l’idéation suicidaire, on peut assister à une hiérarchie. Cela peut aller de la vague idée que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, l’idée qu’il vaudrait mieux être mort sans avoir de passage à l’acte en tête, l’idée de se donner la mort soi-même, avec une planification de la mort et un plan plus ou moins précis pour se tuer à une échéance définie. Dans le contexte dépressif, le suicide n’est presque jamais un choix, mais la seule solution trouvée pour ne plus souffrir.

Les troubles psychomoteurs

Le plus souvent, on constate un ralentissement psychomoteur, bien qu’on puisse assister au contraire à une agitation. La conséquence de ce ralentissement est une lenteur, la mimique est pauvre, le regard semble vide, un discours ralenti avec de nombreux temps de pause.. Dans des cas extrêmes, on peut assister a un mutisme (absence de discours volontaire) et à de la stupeur (absence de mouvements volontaires). Sur le plan purement psychique, le patient se plaint souvent de troubles de la concentration, d’une lenteur de sa pensée et de troubles mnésiques.

L’asthénie dépressive

Elle va toucher la quasi-totalité des patients. Cela peut aller d’un simple ressenti de fatigabilité jusqu’a un sentiment d’épuisement intense. La conséquence est que la moindre activité de la vie quotidienne devient insurmontable pour le sujet. Contrairement à une fatigue d’origine physique, cette fatigue la n’est pas améliorée par le sommeil et le repos.

Les conséquences sur le quotidien

Certains symptomes chez le depressif vont résulter à la fois du ralentissement, de l’asthénie et l’humeur dépressive : L’inertie, qui est un défaut d’initiative indépendant des stimulations de l’environnement. L’indécision, qui se manifeste par une difficulté pathologique à prendre des décisions, et ce y compris pour des décisions triviales (pull ou chemise..). L’incurie, qui arrive quand le patient ne prend plus soin de lui-même. (absence de soin, d’attention portée à la tenue vestimentaire, l’apparence, la toilette, les soins corporels..). L’apragmatisme, ou le sujet est dans l’incapacité à accomplir une action alors même qu’il peut la concevoir et qu’il la souhaite.

Qui est le plus touché ?

La prévalence de la dépression est de 10 à 25 % pour les femmes, 5 à 12 % pour les hommes. Concernant l'âge d'apparition, on constate deux pics, l’un entre 20 et 30 ans, et le second entre 50 et 60 ans. Au moins 60% des sujets qui ont fait une dépression vont développer un 2e épisode au cours de leur vie. Les sujets ayant présenté deux épisodes ont un risque de 70% d’en développer un troisième. Enfin, ceux qui ont eu trois épisodes ont 90% de chances d’en avoir un 4e. La dépression à beau être fréquente, dans 60 à 70% des cas elle n’est ni diagnostiquée ni traitée. 2/3 des malades ne sollicitent pas d’aide, alors que dans 80% des cas les patients déprimés tirent profits d’une assistance médicamenteuse ou d'une psychothérapie. Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, et que vous souhaitez vous faire accompagner, n'hésitez pas à me contacter.


Rédigé par Laurent Pujol, psychologue, Bergerac

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